Je souhaite l’avènement d’une Europe plus solidaire et inclusive.

Les États membres et les futurs États membres de l’Union européenne ont avantage à augmenter leur solidarité dans les domaines de la migration, de la sécurité, de la défense et des affaires sociales. L’heure est arrivée pour l’Europe de devenir adulte et d’affronter ses inégalités en les éliminant. Il est temps de confier le pouvoir à la génération Erasmus, cosmopolite, multilingue et politisée pour faire sortir le Vieux Continent de la technocratie instaurée par une génération qui a non seulement imposé un rigorisme économique et financier, mais aussi une austérité évidente des esprits.

Je souhaite que l’Europe des nations fonde un récit narratif européen commun
L’Europe doit accéder à une conscience historique accrue : il est impératif qu’elle s’incarne dans des symboles identitaires puisés dans un récit narratif et une histoire commune à tous les États membres. Il est urgent de sortir des récits historiques nationaux qui favorisent l’amnésie et engendrent des analphabètes de l’histoire. L’enseignement de l’histoire européenne doit s’adresser à toutes les citoyennes et citoyens européens, toutes nationalités et générations confondues. La mondialisation révèle le besoin accru d’identité, de racines et de connaissances historiques européennes. Le récit narratif européen plurilingue doit permettre de construire des ponts culturels entre les récits historiques nationaux caractérisés par « l’esprit de réduit » qui transmettent trop souvent la haine de l’autre. Souvenons-nous que les nationalismes de la Première et de la Seconde Guerre mondiale ont empoisonné la fleur de notre culture européenne. Comme le disait déjà François Mitterrand en 1995, « le nationalisme, c’est la guerre ». À l’heure où la guerre frappe à l’Est de l’Europe, il est temps de prendre conscience que la paix sur le Vieux Continent est le résultat d’un long travail politique : nous devons en enseigner les étapes clés pour ne pas répéter les erreurs du passé.

Je souhaite l’avènement d’une Europe plus démocratique et égalitaire.
L’Europe appartient aux près de 500 millions de citoyennes et citoyens du continent. L’Union européenne ne doit plus être vue comme un projet réalisé par les élites pour les élites. Pour assurer la légitimité économique des institutions politiques européennes, il est primordial de donner un droit de vote et de consulter régulièrement toutes les citoyennes et tous les citoyens européens. Établir des listes électorales transnationales aux élections européennes apparaît comme une évidence : l’établissement actuel de ces listes pour le parlement européen est malheureusement dicté par des logiques nationales totalement déconnectées des intérêts communautaires. De même, il est temps d’ouvrir les programmes « Erasmus » à toutes les Européennes et à tous les Européens. En 35 ans d’existence, seule une minorité privilégiée des citoyennes et citoyens européens a bénéficié de ce programme universitaire : pensons également aux millions de jeunes européennes et européens qui n’ont pas la chance d’aller à l’Université.

Bastien Nançoz für das Europa Forum, April 2022.